Quira (de Maria-Dolores)
Elle a cet air coquin un regard affûté.
Qu’elle sait nous troubler d’une mine friponne
Au moment d’un repas, vient nous voir, telle nonne
Réclamant sous la table, un bon morceau guetté.
Elle porte pour nom d’un grand charme « Quira »
Je la veux caressante en ma main si jolie
Sous sa langue me noie en très grande folie
L’enthousiasme d’un cri fait briller notre aura.
Cette boule de poils a longtemps pris mon âme
Quand bien même en colère elle fuit chaque drame.
Seize ans à nous aimer sous un flot à saisir,
De nos cœurs amoureux comme plus belle dame
Qu’on garde près de nous, tous les jours, de plaisir.
Pars… Cours… (de Anges Addison)
Il n'a vu de la mer que ses rouleaux moirés
Sa fougue se jetant dans les salves du vide...
Étoilant de ses mains les reflets mordorés
Il devine, à présent, que la lame est limpide...
Or, soufflera le vent, les plumes d'un duvet
Quand le feu semble éteint dans son manteau de cendres.
Il n'a vu de l'été que des soupirs grisés
La lave d'un volcan grondant comme querelles
Des enfers parsemés de diamants brisés
Avant de s'abriter sous l'ambre des ombrelles...
Pas à pas, tout s'égare et de douceur revêt
Les morsures d'antan comme les âges tendres
Et pour accroche-cœur, le ciel comme brevet….
La brocante (de Béatrice Montagnac)
Bric-à-brac sur l’étal un plaisir de chiner,
Sous un soleil clément qui charmeur nous caresse
Le temps d’une balade, il va vitaminer
Votre fouille alléchante au chemin de l’ivresse.
Des bouquins, des objets, espèrent un preneur,
Qu'un homme s’y lambine et passe alors sa route
Pour faire un autre achat lequel fit son bonheur,
Un meuble campagnard, puis acheter sa croûte.
La foule est en désordre autour des camelots,
Assis en dégustant de moelleux marshmallows,
Mais, ils vendent macache ou peu de leurs bagages.
La musique accompagne un beau chant de merleaux,
Et les cœurs sont joyeux aux flux de ses langages.
Sonnet pour un tournevis
Qu’est devenu ce fier valseur
au très joli manche écrevisse,
idoine à la main de ma sœur,
toujours prêt à rendre service ?
Il croupit au fond d’un tiroir
comme un quelconque vistemboir.
Sa tige n’est plus dans la norme.
Il aimerait tant revisser,
mais il peut toujours se brosser :
ya plus que des vis cruciformes.
Ce mirliton pour un valseur,
il fallait que je l’écrivisse.
N’y voyez pas le moindre vice.
Commentaire de Christophe Salus
Mais quel superbe style, sir !
Par quelque bout que je le prisse,
Je le vois sans prédécesseur,
Quoique l'imparfait y sévisse !
Permets que j'y rime en miroir
Un bref répons hors taxe (au noir) ?
Sinon...tu m'attendras sous l'orme !
(C'est sûr, je devrais réviser,
Pour ne pas me faire rosser
Par l'auteur : pourvu qu'il s'endorme !)
Mais le public est connaisseur,
Car à ces hauteurs, s'il s'y hisse,
C'est d'apprécier que l'on bisse !